vendredi 31 mai 2013

Exposition Mathurin Méheut


Lundi, avec Môman et Amaël, nous sommes allés au Musée de la marine pour voir l'exposition Mathurin Méheut. Nous connaissions déjà bien l'artiste car le musée qui lui est consacré se trouve à Lamballe (ville natale de l'artiste) qui se trouve être à côté de chez ma grand-mère maternelle. Le musée en question organise chaque année une exposition thématique autour du travail de l'artiste, ce qui permet d'aborder peu à peu différentes facettes de son oeuvre. Parti pris très intéressant pour une personne pouvant s'y rendre régulièrement mais qui s'explique à mon avis principalement par la petitesse et le côté biscornu du musée, installé dans une maison à pan de bois du XVème siècle.
Le musée de la marine à choisi de son côté une approche radicalement différente puisqu'il s'agit ici d'une rétrospective qui tente de présenter toutes les facettes de l'oeuvre de Mathurin Méheut.
Il faut savoir que vous ne pourrez jamais voir toute l'oeuvre de Méheut au sein d'une seule et unique exposition puisqu'on estime qu'il a produit plus de 10 000 oeuvres au cour de sa carrière. Malgré la surface d'accrochage importante dont bénéficie l'exposition au musée de la marine, on peut donc sans peine imaginer le choix drastique qu'a dût effectuer le commissaire de l'exposition. On sent bien en visitant celle-ci que la sélection s'est porté majoritairement sur des oeuvres de grandes tailles qui, en raison de leurs mesures, sont inexposables à Lamballe et ont donc probablement été peu présentés au public. Dans cette optique, l'oeuvre centrale de l'exposition, sur laquelle on tombe dès l'entrée franchie et vers laquelle le parcours nous ramène plusieurs fois, est la tapisserie Allégorie à la vie marine, réalisée par la manufacture des Gobelins au début des années 40. Une tapisserie qui en plus de ses dimensions (à vue de nez elle fait bien 4 mètres sur 3) à l'intérêt de regrouper en son sein les deux thèmes les plus récurent de l'artiste : la zoologie marine et le travail des populations du bord de mer.
Mathurin Méheut est effectivement un "peintre de la mer" et, si certaines parties de son travail s'intéressent à autre chose, c'est essentiellement une question de circonstances. Ainsi c'est lorsqu'il est mobilisé lors de la guerre de 14-18 et lorsqu'il obtient une bourse pour partir au Japon que le sujet de ses toiles change et s'adapte à ces nouveaux environnements. En dehors de ces deux courtes périodes, c'est à la mer toujours qu'il reviendra. Jamais par exemple il ne peindra Paris où il a pourtant longuement habité. Vivant dans la ville-lumière, il continuera d'y peindre la lointaine mer.
C'est également cette mer qui dictera les motifs de la majeure partie de son travail d'arts appliqués, que ce soit en tapisserie, en décoration ou en céramique. Je me suis demandée un instant si la récurrence de la mer et de sa faune (dans son sens très global puisqu'elle inclue chez lui aussi bien les poissons que les travailleurs de la mer) dans son oeuvre était réellement volontaire ou s'il s'était, à un moment donné, retrouvé enfermé dans ce motif et ce thème qu'on attendait de lui. Je ne pense pas avoir un jour la réponse à cette question et je dois avouer que si Mathurin Méheut est un peintre que j'aime beaucoup, c'est en grande partie dût au fait qu'il a peint avec sensibilité et précision tout ce qui constitue "la mer" telle que je la connais et la ressent.
Si vous en avez le temps et l'occasion je vous conseille donc d'aller voir cette exposition, (elle dure jusqu'au 30 juin) vous y découvrirez une oeuvre riche, variée et, à mon sens, injustement méconnue.

Aucun commentaire: