mardi 6 août 2013

Akira - Le film

Après avoir lu la BD Akira,
j'ai récemment vu le film d'animation qui en est tiré.
Malheureusement pour faire une comparaison correcte entre les deux médias, je vais devoir dévoiler certains éléments de l'intrigue, j'invite donc ceux d'entre vous qui ne l'aurait pas lu/vu et qui comptent le faire à ne pas poursuivre leur lecture.
J'ai trouvé que ce film était une adaptation exemplaire et qu'il méritait amplement les bonnes critiques dont il dispose. En raison du format relativement court d'un film, l'histoire n'est pas du tout développée de la même façon que dans les BD. On pourrait résumer en disant que le film couvre la première moitié du récit allant jusqu'au réveil d'Akira, sauf que certains éléments et personnages qui n'apparaissaient que dans la seconde partie du livre sont pourtant présents dans le film. Je vous avoue qu'au départ, cela m'a plutôt fait tiquer mais, et c'est là que je pense pouvoir parler d'exellente adaptation, leur déplacement n'est pas gratuit mais vient expliquer et justifier la condensation et l'accélération du récit par rapport à celui du livre.
Les deux exemples selon moi les plus probant sont les présences de Kaori et de Lady Miyako dans le film. Ce sont deux personnages qui n'apparaissent que dans la seconde partie du manga et ne devraient donc pas être présent ici, seulement leur présence est justifiée et sert un but bien différent que dans le récit original.
Kaori est la "petite-amie" de Tetsuo. Dans le manga, leur rencontre dans la seconde partie et leur relation par la suite permettent à Tetsuo de mieux se controler, elle l'ancre dans le réel et c'est en partie pour et grâce à elle qu'il parvient aussi longtemps à conserver sa personnalité et à repousser la folie que la force qui l'envahit provoque chez lui. Dans le film, Kaori est présente et en couple avec Tetsuo dès le début de l'histoire et, plutôt que d'être un "ralentisseur", elle devient un "accélérateur" de part l'aggression dont elle est victime devant les yeux de Tetsuo qui ne parvient pas à l’empêcher. Elle devient l'un des facteur qui explique la progression rapide de la force et de la folie du personnage.
Lady Miyako de son côté est l'un des anciens enfant-cobaye. Elle devenue ensuite chef d'une secte bouddhiste qui se révélera comme la seule force à s'opposer à "l'empire de Tokyo" (dirigée par Testuo au nom d'Akira) dans la seconde moitié du livre. Dans le film on l’aperçoit à plusieurs moment, à la tête de ses bonzes, tenant un discours à l'exact opposé. Ce sont en effet eux qui soulèvent le peuple au nom d'Akira et provoquent la clameur de révolution qui, dans le manga, n'apparait que dans la seconde partie, à l'opportunité de la seconde destruction de Tokyo.
Ce sont les deux modifications qui m'ont le plus marqué par leur justesse mais il y en a plein d'autres. Il est remarquable de constater que tous ces changements interviennent pour permettre la conservation de la cohérence du récit et de ses thèmes principaux. De la même façon, dans le film, Akira est mort depuis la catastrophe qu'il a provoqué et lorsqu'on le découvre, cela permet de mettre en valeur de façon immédiate ce qui vient à l'esprit petit à petit en lisant la BD : Akira est un concept, un symbole plus qu'il n'est une personne.
Pour conclure je dirais que si Akira, le film est une adaptation réussie de Akira, le livre, c'est parce que ses créateurs n'ont pas hésité à modifier l'histoire originale pour pouvoir mieux conserver intact son esprit et les idées qui la traversent. Un courage pas forcément courant quand il s'agit de transposer un livre au cinéma.

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