jeudi 5 décembre 2013

Dark city

On ne me prête pas que des livres, mais aussi parfois des DVDs, c'est le cas de Dark city dont j'avais beaucoup entendu parler jusque là sans jamais trouver l'occasion de le voir, quand bien même il est sorti depuis longtemps (en 1998 quand même). Succès critique, échec commercial, culte pour certain, abscons pour d'autres, voila un film qui divise, et une raison de plus pour le voir.
Après une introduction dans laquelle une voix off narre ce qui semble être une invasion extraterrestre en cours, nous faisons connaissance avec notre personnage principal, un homme amnésique revenant à lui dans la baignoire d'un hôtel, une goutte de sang au front. C'est sa quête de lui-même et de sa mémoire perdue que l'on suivra ensuite pendant un peu plus d'une heure et demi, une quête qui, sans le vouloir, grippe les rouages bien huilée d'un processus à l'oeuvre dans toute la ville.
La première grande force du film c'est que, en dehors de son ouverture qui nous spoile un peu la suite, on découvre les choses en même temps que le personnage principal. Or ce personnage est complètement perdu au point de se croire quasiment fou, on est donc aussi paumé que lui et on en vient presque, à un moment donné, à se dire que ce qu'on voit n'a aucun sens et que tout se passe dans sa tête. Cette perte de repère s'associe à une ambiance ultra-opressante et glauque, et fait je ne serai pas étonnée si j'apprenais que bon nombre de spectateurs sont sortis de la salle au milieu de la projection au moment de sa sortie cinémas. Pour ceux qui l'ont vu, j'avais ressentit la même chose en visionnant Pi (sorti la même année, coïncidence ou signe des temps ?). Pour réellement apprécier le film il faut, soit aimer ce genre d'ambiance, soit la dépasser, soit serrer les dents en attendant que ça passe. Car oui ça passe et la deuxième grande force du film, c'est justement de ne pas laisser le spectateur dans le flou, vous sortirez de son visionnage avec des réponses aux questions qu'il a posé. Pas de théorie fumeuse à élaborer après séance pour expliquer ceci ou cela ici donc, mais juste une grande claque dans la gueule et une conclusion en demi-teinte d'espoirs et de craintes qui vous restera longtemps dans la tête. Le genre de conclusion qui aurait permis la création d'une suite d'un genre complètement différent du premier opus, comme ça à pu être le cas pour Pitch Black et Les Chroniques de Riddick.
Un film à voir donc, mais comme une expérience à faire, en étant prévenu que ce ne sera pas toujours agréable mais qu'on sera satisfait, en fin de compte, de s'être lancé.

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