jeudi 9 avril 2015

L'équilibre du monde

L'équilibre du monde est un roman qui m'a été offert pour mon mariage par ma prof de chant hindoustani. Cela faisait donc un moment qu'il était dans ma PÀL (pile à lire) sans que j'ose trop le débuter, un peu effrayée par son épaisseur et par son sujet, l'Inde étant un pays avec j'ai une relation que je qualifierai sans honte d'ambivalente (je vous en parlerai sans doute un jour plus en détail).
Et puis je m'y suis finalement lancée, et je l'ai dévoré à toute vitesse (vu qu'il compte quand même 882 page c'est bien sûr tout relatif).
Le roman nous conte la vie de plusieurs personnages (quatre principaux plus à peu près autant de secondaires), qui pour des raisons variées vont être amenés à collaborer, voir à vivre ensemble. Bien que de différentes religions, provenances et classes sociales, le but qu'ils poursuivent est le même : se construire une vie qui leur apporterait un peu de certitude et de bonheur.
Le livre est dur, réaliste et relativement déprimant. J'en déconseillerai la lecture à quelqu'un qui ne connais rien de l'Inde, mais pour un occidental s'étant déjà rendu sur place, il me parait par contre être une lecture indispensable. En effet, lorsque l'on se rend en Inde pour la première fois, l'une des choses les plus difficile à accepter, est ce qui semble être, de notre point de vu français, une franche résignation de la part de la population indienne. "C'est le karma, on n'y peut rien" semble en effet être une maxime qui revient bien souvent dans la bouche des locaux, lorsque de notre côté, nous sommes formatés culturellement à être toujours prêt à changer le monde. En tout cas en ce qui me concerne, c'est une attitude que je n'ai jamais vraiment réussi à accepter et c'est sans doute en grande partie ce qui à rendu mon rapport au pays difficile. Mais en fermant la dernière page de ce livre, le cœur serré et les larmes aux yeux, j'ai eu l'impression d'avoir un peu mieux compris, même si je ne l'accepterai sans doute jamais, ce qui force les indiens à adopter cette vision des choses. Dans un monde ou tout ce que l'on construit patiemment peut être broyé par une administration aveugle et sourde, détruit par un puissant qui vous à pris en grippe ou simplement balayé par la malchance en l'espace d'un claquement de doigt, l'acceptation est sans doute la seule chose qui permettent d’apprécier les instants de bonheur à leur juste valeur, et donc quelque part, la seule manière de survivre.

"Les moissonneurs chantaient la douleur de leur dos meurtri, le grésillement de leur peau au soleil. Ishvar et Narayan essayèrent, en vain, de repérer la voix de leur père."


Dans le challenge lecture 2015, je coche la case : Un livre de plus de 500 pages.

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