mardi 25 août 2015

Les naufragés de l'autocar

J'aime beaucoup Steinbeck. J'avais en fait dans l'idée de lire toute son œuvre pour préparer mon projet de fin de BTS (je travaillais principalement sur la grande dépression). Môman m'avait donc gentiment acheté tout ce qu'elle avait pu trouver de lui, et j'en avais quand même lu une bonne partie, dont les fameux "raisins de la colère", mais pas tout. Les ouvrages restant attendent depuis dans ma PÀL que je me décide à m'en occuper, et comme ça à bientôt 10 ans cette histoire (j'ai eu mon BTS en 2006, ça ne nous rajeuni pas), il est quand même largement temps que je m'y mettre.
Bien qu'aucune date précise n'y soit donnée, le roman semble présenter une histoire contemporaine à sa rédaction (soit à la fin des années 1940), celle d'un groupe d'inconnus, réunis par un trajet en autocar et surtout par ses aléas. Si l'histoire ne comporte pas de réels enjeux et qu'elle laisse nos personnages partir quasiment dans le même état qu'elle les a vu arriver, elle en reste tout de même passionnante. L'étude des caractères que l'auteur nous offre n'a en effet rien de superficiel et offre un côté fascinant et réaliste que l'on ne retrouve que chez peu d'auteurs. Certe, Steinbeck n'est pas tendre avec ses personnages, il ne nous cache rien de leurs défauts et de leurs manques, mais comme il nous dévoile de la même manières leurs désirs et leurs motivations, il nous amène à les considérer avec une compassion dont nous serions bien en peine de nous défendre. Bref, l'humanité de l'auteur transparait à travers ses mots, et c'est son regard, sans concession mais irrémédiablement tendre qui fait toute la saveur de l'ouvrage. Décidément, j'aime beaucoup Steinbeck.

"Elle aurait un mari, évidemment, mais elle n'arrivait pas à l'incorporer dans le tableau car les pages publicitaires des revues féminines qui inspiraient son rêve omettaient régulièrement le mari. Seule la femme y avait place, une femme ravissante, dans une toilette ravissante, descendant un escalier et puis des invités dans la salle à manger et des bougies, une table de bois sombre et des enfants bien propres qu'elle embrassait avant de les envoyer se coucher"

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