mercredi 25 novembre 2015

Alexandre le bienheureux

C'est assez rare que je regarde des films anciens. Non pas ceux que j'ai vu m'aient laissé de mauvais souvenirs, mais plutôt parce que j'ai toujours un peu peur de leur mauvais vieillissement. Quand les références culturelles sont celles d'un autre temps et que les costumes et les voitures à l’écran vous rappellent constamment qu'on en est maintenant bien loin dans le temps. Aussi quand Mark m'a prêté Alexandre le bienheureux, même si je ne doutais pas de la qualité du long métrage, je savais d'avance qu'il resterai un bon moment dans ma PÀR (pile à regarder) juste à cause de son âge (sorti en 1969). Et ça n'a pas manqué.

Et puis ce week-end, à la recherche d'un film qui nous changerait pour de bon les idées, nous nous sommes décidés. Et bien nous en a pris.
Le film raconte l'histoire d'un homme qui, trimant depuis 10 ans du matin au soir sous la houlette de sa femme (qui possède la plus grande ferme du patelin), se retrouve tout a coup veuf, et libre de suivre sa vrai nature, celle d"un homme qui aime profiter de la vie, observer les oiseaux et faire la sieste. Le reste du film est une étude sociale comparable à l'observation de ce qui se passe quand on balance un chien dans un jeu de quille, ils y a ceux qui se prennent au jeu, et ceux qui cherchent à rétablir "la norme". A ceux-la on ne peut pourtant pas vraiment en vouloir, je pense notamment à l'ancien meilleur ami d'Alexandre qui cherche à tout prix à remettre ce dernier au travail. Lui a dix enfants à nourrir, et cette responsabilité fait de lui l'esclave de son travail. Facile a comprendre alors que son monde bascule face à quelqu'un, qui, n'ayant pas les mêmes obligations, peut se permettre de prendre du bon temps juste devant ses yeux. Au-delà de la farce (on rit beaucoup) et de la fable fantaisiste, c'est donc là un film d'une vrai finesse. Je ne peux cependant pas m’empêcher de regretter le retournement final (attention je vais devoir le dévoiler pour en parler, donc arrêtez-vous là si vous voulez le voir en conservant les idées fraîches) qui, s'il sert a prouver que la liberté est un combat qui n'est jamais gagné une fois pour toute, fait aussi montre d'une franche misogynie (peut-être est-ce sur ce point que le film est le plus daté) en transformant le seul personnage féminin sympathique du film en clone de celui qu'on a adoré détester dans sa première partie. Nous privant par là même de tout contrepoint pouvant "sauver" l'image de la gente féminine (et non la mère de 10 enfants présente en tout et pour tout 3 secondes et demi à l’écran ne compte pas).

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