dimanche 29 novembre 2015

Les pâturages du ciel

Pour changer, un peu de Steinbeck.
Plus qu'un roman, les pâturages du ciel est plus construit comme un ensemble de nouvelles qui se passent à peu près en même temps et à peu près dans le même lieu. Lors de mes études, j'ai été amenée à concevoir les couvertures une collection de nouvelles (un projet fictif), l'axe que j'en avais retenu consistait à présenter chacun des courts récits du recueil comme le "quart d'heure de gloire" d'un personnage de fiction. Aujourd'hui encore, à la lecture d'ouvrage de ce type, mon idée de l'époque me parait pertinente. Chaque personnage est en effet ici mis en lumière le temps d'un chapitre et d'une période plus ou moins longue de sa vie. Le temps pour son histoire de se nouer et de se dénouer, souvent avec un fatalisme implacable. Pour celui qui ment, pour celui qui tombe amoureux, pour celui qui a de l'ambition, on ne les observe que le temps que la vie leur joue un tour, que celui-ci semble dramatique ou insignifiant. Puis on repart vers un autre personnage, parfois en remontant le temps, parfois en l'avançant un peu.
Finalement le roman ressemble à un patchwork et, s'agissant en plus d'une vallée agricole, nous donne l'impression de regarder de haut une étendue de petits champs qui se jouxtent, alternant les couleurs du blé mur et de vergers de pommes. Exactement ce que font finalement les touristes du derniers chapitre, arrivant en point final pour soupirer après les bonheurs du lieu où ont pris place tous les petits drames précédents.

Il s'écoula beaucoup de temps, et quelques rares familles de "squatters" s'en vinrent dans les pâturages du ciel et bâtirent des palissade, et plantèrent des arbres fruitiers. Puisque la terre n'appartenait à personne, ils se chamaillèrent violemment pour sa possession.

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