jeudi 4 février 2016

Mr Vertigo

On m'a offert Mr Vertigo pour mon anniversaire il y a deux ans et comme on m'avait offert pas mal de roman à cette occasion et que l'on m'en a offert encore pas mal d'autres depuis, il est resté un bon bout de temps dans ma PÀL. Et puis je me suis décidé à l'emmener avec moi (je lis principalement dans le métro) il y a peu et je ne l'ai pas du tout regretté.
Le roman raconte l'histoire d'un gamin des rues insupportable nommé Walt qui, à moitié convaincu, à moitié enlevé, va se retrouver transporté au fin fond du Kansas dans une ferme isolée, en compagnie d'un noir handicapé, d'une ancienne voltigeuse sioux et d'un maître juif pour y apprendre à voler (voler flap flap, pas voler dans les poches).
J'ai beaucoup aimé ce roman et je l'ai lu d'une traite mais par contre, je ne suis pas sûre de pouvoir décortiquer pourquoi. Écrit comme "des mémoires", il ne déroule absolument pas son histoire de façon neutre et c'est sans doute sa grande force. Ainsi les périodes de la vie du narrateur ne sont pas toutes traitées avec la même importance ni les mêmes détails au point que certaines ne sont qu’évoquées et que l'on ne le voit sortir de l'enfance qu'arrivé aux trois quart du livre. De même, il juge, commente et re-réfléchi les événements passés et les décisions qu'il a prises il y a de cela 60 ans et, même si c'est classique dans ce genre de récit, cela m'a plus touché que d'habitude. Sans doute justement à cause de cette dilatation du temps de l'enfance, cette importance donnée aux sentiments ressentis à cette période et qui furent le ciment de la personnalité de l'adulte. Personnellement, j'ai bien peu de souvenirs de l'enfance, à part quelques pensées éparses que je me souviens avoir eu et qui ont formé certains traits de caractères que j'ai encore aujourd'hui, et pour cette raison, cet aspect du livre m'a sans doute touché plus qu'il l'aurait fait pour une autre.

"Je n'entendais pas tout ce qu'on disait , mais mes oreilles en perçurent assez pour que je comprenne que les avis étaient très partagés a notre sujet. Il y avait des gens qui voyaient ça sous l'angle religieux et affirmaient carrément que nous avions fait alliance avec le diable. D'autres nous traitaient d'imposteurs et de charlatans, d'autres encore n'avaient pas d'opinion. Ils gueulaient pour le simple plaisir de gueuler, contents de participer au tapage avec leurs hurlements furieux et inarticulés."

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